black cab belfast
Irlande

Visite en black cab : une expérience unique à vivre à Belfast

Le week-end dernier, j’ai visité Belfast pour la première fois. Ça faisait très longtemps que j’avais envie de découvrir cette ville au passé terrible. Et, quand on visite la capitale de l’Irlande du Nord, il y a une activité à faire absolument : un tour en Black cab !

Et oui, comme Belfast se trouve au Royaume-Uni et non pas en République d’Irlande, on y trouve les fameux taxis noirs, appelés blacks cabs ou black taxis, comme à Londres. Certains de ces taxis proposent des visites guidées de West Belfast, à partir de 50£ pour deux personnes.

J’ai personnellement réservé un tour privé de West Belfast avec NI Black Taxi Tours, qui propose des visites guidées « neutres », c’est-à-dire que le guide / chauffeur de taxi ne donne pas son avis sur les Troubles. Il aborde seulement le côté historique de la guerre civile et explique comment on vit actuellement dans ces quartiers, tout en apportant des anecdotes personnelles de comment était la vie à l’époque, sans jamais prendre de parti. D’autres compagnies de black taxis tours sont uniquement catholiques ou protestantes et les chauffeurs racontent leur histoire personnelle.

Pourquoi les black cab sont-ils si importants à Belfast ?

Avant de vous raconter mon expérience, il est nécessaire que je vous explique pourquoi ce sont des black taxis qui proposent ces visites guidées et pourquoi ils sont si importants dans l’histoire de Belfast.

Les black taxis sont en fait des symboles de la résistance.

En effet, pendant la période du conflit Nord-Irlandais — de 1968 à 1998 — le black cab était le seul moyen de transport sécurisé. Se rendre quelque part à pieds, en transports en commun et même avec sa propre voiture était extrêmement dangereux : une bombe pouvait être placée n’importe où et on ne pouvait pas traverser un quartier rival sans se faire arrêter.

Mais alors pourquoi les taxis étaient, eux, intouchables ? 🧐

Les black cabs ont été créés au début de la guerre civile, quand le gouvernement britannique a décidé de suspendre les services de bus qui desservaient les quartiers de Belfast les plus dangereux. À l’époque, les bus étaient conduits uniquement par des protestants, et ceux-ci refusaient d’aller risquer leur vie dans des zones majoritairement catholiques.

Pour se déplacer librement et rester en sécurité, les habitants des deux communautés ont donc mis en place un système de taxis partagés. Ces taxis, vous l’aurez deviné, ce sont les fameux black cab. Il y avait donc des black taxis pour protestants conduits par des chauffeurs protestants et des black taxis pour catholiques conduits par des chauffeurs catholiques.

Nombre de ces chauffeurs de taxis étaient (et sont toujours) d’anciens prisonniers : c’était l’un des rares emplois qui leur était ouvert à leur sortie de prison, les catholiques comme les protestants étant très solidaires envers leurs prisonniers respectifs.

Même après les accords de paix de Belfast de 1998, les taxis communautaires catholiques et protestants ont continué d’opérer, rendant service aux habitants des quartiers résidentiels où les réseaux de bus n’avaient toujours pas été déployés.

Et à l’heure où je vous parle, les Black Taxis collectifs existent toujours à Belfast et restent le moyen de transport privilégié par bon nombre d’habitants. Ils fonctionnent 7J/7, du matin au soir, suivant le même parcours.

👉 Vous comprenez maintenant pourquoi ce sont les chauffeurs de taxis qui proposent des visites guidées de West Belfast : ils ont tous vécus les Troubles, ont perdu des proches pendant cette période et ont participé activement à la protection de leur communauté.

Mon expérience en black cab à Belfast

En attendant le taxi, j’ai très hâte mais j’appréhende de ne pas comprendre l’accent du chauffeur. Ayant lu des dizaines d’avis de français qui n’avaient rien compris à l’accent malgré leur très bon niveau d’anglais, j’ai de quoi m’inquiéter ! Je fais part de mon inquiétude à Pauline, qui m’accompagne pour cette expérience insolite.

Le taxi arrive au point de rendez-vous et notre chauffeur, Jimmy, nous accueille avec un accent nord-irlandais à couper au couteau ! Là, c’est la panique dans ma tête, je me dis « oh la la la, je ne vais rien comprendre… ». 😅 Et pourtant, je suis très habituée aux différents accents anglais et j’habite en Irlande ! Je lance alors un regard de détresse à Pauline qui me répond de la même manière.

On monte dans le taxi et là, surprise, Jimmy nous présente sa chienne Polly, tranquillement allongée sur le siège passager à l’avant, tellement silencieuse que nous n’aurions même pas remarqué qu’elle était là pendant toute la durée de la visite !

black cab belfast

La visite commence et Jimmy nous emmène dans la zone de West Belfast, où les quartiers catholiques et protestants sont toujours bien délimités. Je suis rassurée, finalement je comprends bien ce qu’il nous raconte, il faut juste rester très concentré.

black cab belfast

Visite en black taxi : le quartier protestant de West Belfast 🇬🇧

Nous arrivons rapidement dans un quartier ouvrier de maisons en briques typiquement irlandaises, à moins de 5 minutes du centre-ville de Belfast.

Premier arrêt, nous descendons du taxi.

Sur le mur en face de nous, des insignes des principaux groupes paramilitaires loyalistes : l’UDA, l’UFF et l’UYM. Pas de doute, nous sommes bien en territoire protestant.

black taxi belfast

Le quartier est calme mais paraît un peu désolé. Notre guide, Jimmy, nous explique qu’aujourd’hui on peut s’y balader sans problème, même en tant que touristes, qu’il ne nous arriverait rien à part si l’on a le malheur de porter du vert ou un vêtement à l’effigie de l’Irlande. Cela serait considéré comme de la provocation.

Jimmy nous raconte que, pendant les Troubles, les habitants de chaque quartier se connaissaient tous très bien, formant des communautés très soudées. Alors dès qu’une personne étrangère au quartier passait dans le coin, elle se faisait arrêter par les riverains et ils lui demandaient directement « qu’est-ce que tu viens faire là ? ». Selon la réponse, s’ils pensaient que c’était peut-être un membre de la religion ennemie, ils lui faisaient réciter l’alphabet. Parce qu’une lettre trahissait l’appartenance à la religion ennemie : le H, qui n’était pas prononcé de la même manière en fonction des catholiques et des protestants. Mieux valait prononcer le H de la bonne manière… On demande plusieurs fois à Jimmy de répéter : la différence est très légère, mais on la note à l’oreille !

Fresques protestantes et loyalistes de West Belfast

On reprend le black cab pour en redescendre quelques mètres plus loin, face à des fresques politiques, appelées ici political murals.

political murals belfast

Ce qui me marque tout de suite, c’est que ces fresques ne sont pas sur les murs d’un gymnase ou d’un bâtiment public. Non, non, la plupart sont exposées fièrement sur des maisons !

visite black cab belfast

D’un œil extérieur, ça fait vraiment bizarre de voir des hommages aussi importants à des assassins sur des maisons de famille… La fresque ci-dessous, par exemple, rend hommage à Stevie McKeag, surnommé « Top Gun » pour une bonne raison. Il est responsable de nombreux meurtres de catholiques et républicains irlandais. Pour les protestants et les loyalistes, cet homme n’est pas un tueur mais bien un sauveur, un combattant qui a tout fait pour sa communauté.

fresques belfast

Jimmy nous invite à nous positionner au milieu de la fresque, puis à regarder à droite et à gauche : par effet d’optique, les paramilitaires loyalistes, menaçants, nous visent avec leur arme. Notre guide nous explique que c’est une manière de montrer que ces gangs nous observent constamment et qu’il faut se tenir à carreaux sur leur territoire. Flippant ! 😅

Nous continuons la visite un peu plus loin, passant devant différentes fresques, dont une illustrant l’état de ce quartier pendant l’été 1969, l’une des périodes les plus terribles des Troubles.

murals belfast

Autre hommage à un soldat loyaliste, Stevie McCrea, responsable du meurtre de James Kerr, un catholique de 17 ans. Jimmy nous raconte qu’après 15 ans de prison, Stevie est libéré, ne fait plus de vagues et travaille. Juste après avoir reçu sa dernière paye, il rejoint des amis dans un bar de loyalistes. C’est ce moment-là que choisi l’IPLO, un groupe de paramilitaire républicain, pour attaquer ce bar violemment. Stevie McCrea se jette héroïquement devant les balles pour protéger son ami. Il meurt quelques jours plus tard au Royal Victoria Hospital.

murals black cab belfast

Plus on avance dans ce quartier, plus on voit des drapeaux du Royaume-Uni un peu partout. Jimmy nous explique que c’est à ça que l’on reconnait que l’on est en territoire protestant.

Bonfires

Nous passons ensuite devant un terrain vague, entre les maisons, qui devrait plutôt servir de petit jardin pour les habitants du quartier. Un adolescent en jogging intégral noir est assis sur une cabane rafistolée de partout, de laquelle d’autres jeunes, qui ne doivent pas avoir plus de 15 ans, sortent des palettes en bois. Jimmy nous explique qu’ils sont en train de préparer un bonfire.

west belfast bonfires
west belfast bonfires

Ces bonfires ont généralement plutôt lieu aux alentours du 12 et 13 juillet, à Belfast mais aussi dans toute l’Irlande du Nord. La date commémore la bataille de la Boyne de 1690, lorsque le roi protestant Guillaume III d’Angleterre – également connu sous le nom de Guillaume d’Orange – a vaincu le roi catholique Jacques II.

Les loyalistes ont donc pour tradition d’empiler des centaines de palettes en bois de manière à faire une grande pyramide, pouvant aller jusqu’à 64 mètres ! Ils installent ensuite le drapeau irlandais tout en haut, accompagné de photos de leaders du parti républicain ou de leurs ennemis jurés personnels. Et après, ils y mettent le feu, créant un énorme feu de joie. Et cette pratique est totalement légale et autorisée en 2025 !

Le mur, côté protestant

Nous arrivons devant le mur qui sépare, encore aujourd’hui, les catholiques et les protestants.

Drapeaux de l’Union Jack, coquelicots, couleur rouge à perte de vue… Ce pan de mur est une ode au patriotisme britannique ! On retrouve des dates clés de batailles gagnées par le Royaume-Uni, des photos de différentes personnalités politiques comme Winston Churchill, mais aussi étonnement plusieurs références du soutien britannique à Israël.

wall belfast protestant

Des dizaines d’hommages aux britanniques perdus pendant les Troubles s’étalent également sur le mur. On remarque tristement qu’ils étaient tous très jeunes.

wall belfast protestant

Des portails pour séparer les deux communautés de West Belfast

« You see the gates there separating the wall ? », nous dit Jimmy.

Effectivement on voit des gates, un grand portail ouvert.

gates catholic protestants belfast

« On the other side of these gates, it’s the catholic side. »

Je lui dit que je suis étonnée, que je ne pensais pas qu’il restait encore des traces des portails qui séparaient les deux camps. Mais, tenez-vous bien, Jimmy me dit :

« Oh but they still close the gates every night and they re-open them in the morning. »

Là, j’étais carrément sous le choc ! En 2025, les portails ferment toujours à une certaine heure, dès qu’il fait nuit, pour éviter tout débordement, pour ne rouvrir que le lendemain matin à 7h. Bien entendu, on peut toujours faire le tour du mur en repassant par le centre-ville mais cela dissuade les fauteurs de troubles.

Le Peace wall de Belfast

Nous longeons le mur pendant quelques minutes. Je ne pensais pas qu’il était aussi grand, il s’étend à perte de vue. Là, il n’y a plus aucune référence au conflit Nord-Irlandais, seulement des tags et du street art. On distingue également des millions de messages de paix et de signatures de visiteurs des quatre coins du monde. Il a d’ailleurs été renommé Peace Wall, ou Mur de la Paix en français.

Jimmy arrête le taxi le long du mur et nous tend un stylo, nous invitant à signer nous aussi avec un message de paix.

Visite en black cab du quartier catholique de West Belfast 🇮🇪

Nous passons les fameuses gates. Ça y est, nous sommes en territoire catholique. Jimmy nous fait tout de suite remarquer des différences avec l’autre côté, comme les plaques des rues qui sont à la fois en irlandais et en anglais.

catholic west belfast

Bombay Street

bombay street black cab

À peine passé les gates, nous nous retrouvons dans Bombay Street, la rue où tout a commencé dans la nuit du 15 août 1969. Alors que les tensions étaient vives entre les deux communautés à la suite des marches pour les droits civiques, une foule loyaliste / protestante s’est déchaînée dans Bombay Street, jetant des engins incendiaires dans chaque maison, forçant des familles entières à abandonner leur logis.

J’ai trouvé ce reportage de la BBC Northern Ireland qui montre bien ce qu’il s’est passé, avec des témoignages poignants des habitants.

Aujourd’hui, dans cette rue, on voit toujours très bien le mur qui surplombe les maisons. Mais ce n’est pas tout : des cages sont toujours fixées sur les maisons les plus proches du mur. Ces cages avaient été rajoutées car ces maisons subissaient toujours des attaques et des lancés d’objets dangereux venant de l’autre côté du mur. Celui-ci a été rehaussé plusieurs fois, mais il a quand même fallut protéger les maisons encore plus. Je ne vais pas vous mentir, ça m’a fait vraiment bizarre de constater qu’en 2025, elles n’avaient toujours pas été enlevées.

Je demande à Jimmy pourquoi, il me répond « i don’t know why the cages are still here today, it’s the way it is ».

clonard belfast
wall belfast

Jardin de commémoration

À l’entrée de Bombay Street se trouve un jardin de commémoration aux victimes catholiques de Clonard, quartier dans lequel on se trouve.

clonard garden of rememberance

Ici, les couleurs sont bien différentes de l’autre côté du mur. Drapeaux, couronnes de fleurs, bouquets de fleurs… les trois couleurs du drapeau de l’Irlande sont partout :

  • le vert, représentant les catholiques,
  • le blanc, pour symboliser la paix,
  • le orange, pour les protestants.

Jimmy nous explique d’ailleurs qu’on lui demande souvent si le conflit Nord-Irlandais était religieux. Il répond à chaque fois que non : « This conflict had nothing to do with religion. For the Irish, it was about freedom and getting back all of their lands. And on the other side, loyalists wanted to be a part of the UK, because they felt British and not Irish. ».

Car même si ce conflit se fait sur fond de religion car, historiquement, les britanniques sont protestants et les irlandais sont catholiques, c’est avant tout une guerre pour récupérer l’Irlande du Nord. D’un côté, les protestants et loyalistes se battent pour qu’elle appartienne uniquement au Royaume-Uni. De l’autre, les catholiques et nationalistes / républicains veulent que l’Irlande du Nord revienne à la République d’Irlande.

C’est pour ça que l’on trouve quand même les protestants dans le drapeau irlandais, symbole d’un pays uni et en paix malgré deux religions différentes.

clonard garden of rememberance

Notre guide nous fait remarquer que le lieu est extrêmement bien entretenu par les habitants du quartier, rien ne dépasse et tout est très propre. Je constate même que toutes les fleurs sont fraîches et qu’elles doivent être changées régulièrement.

clonard garden of rememberance

Dans ce jardin, l’émotion m’envahit. Il y règne une certaine sérénité, alors qu’on se retrouve à l’un des endroits les plus violemment impacté par la Guerre Civile.

Sur les murs figurent les noms de toutes les victimes du quartier, et elles sont nombreuses. Jimmy nous montre la dernière en date : 2004, bien après la signature du cesser le feu de 1998. Je percute alors que cette guerre est extrêmement récente et qu’elle est encore bien ancrée dans la mémoire des irlandais.

Fresques catholiques et nationalistes

bobby sands mural belfast

Nous nous trouvons face à la fresque la plus connue de Belfast, celle de Bobby Sands, qui était un militant de l’IRA. Il est connu pour avoir lutté pour de meilleurs conditions chez les prisonniers irlandais. Condamné à 14 ans de prison pour détention d’armes, il est mort le 5 mai 1981 à l’issue d’une grève de la faim de 66 jours menée pour réclamer le statut de prisonnier politique en attirant l’attention de Margaret Thatcher.

Découvrez-en plus sur Bobby Sands avec ce documentaire. 👇

Nous arrivons ensuite sur Divis Street, la rue qui mène à l’un des portails que je vous ai montré plus haut. On y trouve le International Wall, un très long mur décoré par des dizaines de fresques liées à des revendications internationales, comme le soutien à la Palestine qui est très important pour les irlandais qui s’identifient beaucoup à ce conflit.

international wall belfast

Des figures historiques du Civil Rights Movement et des Freedom Fighters sont également mis à l’honneur sur le mur, comme Nelson Mandela, Frederick Douglas ou Martin Luther King. Ce sont des personnalités qui ont beaucoup inspiré les catholiques irlandais, qui ont d’ailleurs commencé à manifester pour leurs droits dans les années 60 en faisant des marches pacifiques et des sit-ins, à l’image de ces mouvements.

international wall belfast
international wall belfast
international wall belfast
international wall belfast

Conclusion de cette visite riche en émotions

Et voilà, c’est déjà la fin de cette aventure en black cab ! 🚕

Cette visite m’a fait énormément réfléchir, pendant et après coup. C’est dire : j’ai commencé à écrire cet article au lendemain de la visite, mais j’ai mis près de deux semaines à le terminer. J’ai ressenti le besoin de prendre le temps de réfléchir, de me renseigner encore plus sur l’histoire des Troubles et de ces quartiers.

Avant de visiter Belfast, je pensais qu’il ne restait que quelques pans de mur témoignant de ce conflit terrible. J’étais loin de m’imaginer que le mur était toujours debout et que les quartiers étaient toujours séparés et si communautaires. Bien entendu, je savais qu’il restait des séquelles et un climat tendu à certains endroits, mais découvrir la réalité m’a bouleversée.

Pourtant, c’est logique. La période des Troubles est vraiment récente, mais on ne s’en rend pas forcément compte avant de visiter Belfast. La capitale de l’Irlande du Nord a vécu pendant 30 ans une guerre civile extrêmement violente. Des groupes de paramilitaires ont terrorisé la population — aussi bien catholique que protestante — pendant toutes ces années ! La plupart des membres de ces gangs n’ont même pas été identifiés, ne sont jamais allés en prison ou ont été libérés suite à la signature du cesser le feu. Et ils sont pour la plupart toujours vivants, car c’était en grande partie les jeunes qui étaient recrutés par les différents groupes…

On comprend donc pourquoi les habitants de Belfast, encore aujourd’hui, n’ont pas tourné la page. Jimmy nous a expliqué qu’il faudrait des générations pour espérer une amélioration. Pour l’instant, dans ces quartiers, beaucoup d’habitants sont encore traumatisés et transmettent les séquelles de ce passé douloureux à leurs enfants. À Belfast, on parle d’ailleurs beaucoup de trauma transgénérationnel : un trauma tellement puissant qu’il se transmet de génération en génération.

À la fin de la visite, j’ai demandé à Jimmy si, aujourd’hui, il était possible en tant que catholique d’habiter dans un quartier protestant ou, à l’inverse, en tant que protestant d’habiter dans un quartier catholique. Il m’a répondu non. Par contre, dans les quartiers catholiques, les autres communautés sont les bienvenues car, on le voit avec le International Wall, ils sont pour la liberté des peuples et l’accueil des étrangers. Jimmy nous a aussi dit qu’en tant que françaises, nous étions automatiquement considérées comme catholiques et donc les bienvenues dans un quartier catholique !

J’espère que ce récit vous a transporté à Belfast, qu’il vous a donné envie d’y aller ou d’en savoir plus sur le conflit nord-irlandais. En tout cas, moi, je ne suis pas prête d’oublier cette expérience ! C’est de loin la visite la plus marquante que j’ai faite jusqu’à présent.

Je vous dit à bientôt pour de nouvelles aventures en Irlande ou ailleurs ! 👋

P.S. : Je me suis rendue compte après cette visite que je portais un pull vert bien pétant, n’ayant aucun rapport avec l’Irlande… Heureusement pour moi, il ne faisait très froid ce jour-là et je n’ai pas quitté mon manteau pendant toute la durée de la visite ! 😨

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